Varia https://www.psygenresociete.org/332 Numéros fr dim., 17 nov. 2024 16:28:39 +0100 jeu., 12 juin 2025 16:07:23 +0200 https://www.psygenresociete.org/332 0 Ni homme, ni enfant : la place de la femme qui revient du jihad au prisme de l’intersection des préjugés et des méthodologies https://www.psygenresociete.org/334 Depuis 2014-2015, la coalition internationale a mené des interventions contre le groupe terroriste Daesh, entraînant le retour en France d’individus « revenant·es » du jihad. Parmi ces individus, les femmes ne bénéficient pas du même traitement médiatique et juridique que les hommes : la France appliquant une politique de rapatriement « au cas par cas » des femmes et des enfants. Cette recherche examine les représentations sociales et médiatiques des femmes « revenantes » en France et leur impact sur les opinions concernant leur réinsertion. Quatre études ont été menées dans une optique de triangulation : des entretiens (N = 16) ; une tâche d’association libre (N = 1237) ; un questionnaire en ligne (N = 757) ; et une analyse d’articles de presse (N = 546). Plusieurs points principaux peuvent être mis en évidence : la représentation des « revenant·es » comme une figure exclusivement masculine ; la perception de la femme comme un intermédiaire entre l’enfant et l’homme en matière d’agentivité ; l’association entre femmes et enfants ; et la représentation de la femme « revenante » selon des caractéristiques stéréotypiques associées à la femme Musulmane. Ces résultats soulèvent des questions sur l’intérêt d’appréhender les femmes « revenantes » au prisme de l’intersectionnalité et sur les apports de la triangulation et de l’ancrage dans une psychologie sociale sociétalement ancrée. Since 2014-2015, the international coalition has carried out interventions against the terrorist group ISIS, resulting in the return to France of individuals “jihad returnees”. Among these individuals, women do not receive the same media and legal treatment as men: with France applying a “case-by-case” repatriation policy for women and children. This research examines social and media representations of women “returnees” in France and their impact on opinions concerning their reintegration. Four studies were carried out with a view to triangulation: interviews (N= 16); a free association task (N= 1237); an online questionnaire (N= 757); and an analysis of press articles (N = 546). Several main points can be highlighted: The representation of “returnees” as an exclusively male figure; the perception of women as intermediaries between children and men in terms of agency; the association between women and children; and the representation of “returnee” women according to stereotypical characteristics associated with Muslim women. These results raise questions about the value of understanding “returnee” women through the prism of intersectionality; and about the contributions of triangulation and anchoring in a socially rooted social psychology. dim., 17 nov. 2024 16:30:12 +0100 https://www.psygenresociete.org/334 « C’est mon accouchement, mais j’avais l’impression d’être une expérience de laboratoire » : expériences vécues des violences obstétricales au Québec https://www.psygenresociete.org/361 Malgré les avancées en matière de droits reproductifs au Québec, les violences obstétricales demeurent présentes et semblent toujours invisibilisées. Cette étude exploratoire vise à documenter les différentes formes de violences obstétricales ainsi que leurs conséquences émotionnelles, selon le point de vue de personnes ayant été enceintes dans les deux dernières années. Deux-cent-soixante-et-onze personnes ont répondu à un questionnaire en ligne entre août et septembre 2022. Trois thèmes ressortent des analyses : les interactions invalidantes avec des professionnel·le·s de la santé, l’absence de consentement à des actes médicaux et le manque d’organisation des services de santé. Les expériences émotionnelles rapportées varient de l’impuissance à la colère, l’incompréhension et l’humiliation. Certaines participantes ont également mentionné se sentir dépossédées de leur expérience d’accouchement. Ces résultats brossent un portrait de l’expérience des violences obstétricales au Québec dans une perspective écosystémique. Afin de favoriser la justice épistémique, il est impératif de promouvoir l’agentivité obstétricale des personnes enceintes. Despite advances in reproductive rights in Quebec, obstetrical violence remains invisible. This exploratory study aims to explore the different forms of obstetrical violence and their emotional consequences, from the point of view of people who have been pregnant in the last two years. Two hundred and seventy-one participants responded to an online questionnaire between August and September 2022. The analysis revealed three main themes: disabling interactions with health professionals, lack of consent to medical procedures, and poorly organized health services. Emotional experiences ranged from powerlessness to anger, misunderstanding and humiliation. Some participants also mentioned feeling dispossessed of their birthing experience. These results paint a portrait of the experience of obstetrical violence in Quebec from an ecosystemic perspective. To promote epistemic justice, it is imperative to promote obstetrical agentivity held by pregnant people. mar., 03 déc. 2024 21:53:08 +0100 https://www.psygenresociete.org/361 L’effet du genre sur les attitudes envers différentes formes d’écriture inclusive https://www.psygenresociete.org/435 Dans la littérature scientifique, il a été montré qu’il était possible d’améliorer l’inclusion de tous les genres dans la langue française et minimiser l’androcentrisme associé au masculin générique via l’écriture inclusive (EI). Un des objectifs de la présente étude était d’examiner l’intention d’utiliser l’EI selon les formes qu’elle peut prendre. En tout, 214 participant·e·s ont été exposé·e·s à l’une des sept formes d’EI, puis interrogé·e·s sur leurs attitudes, perceptions de contrôle et de normes comme prédicteurs de l’intention d’utiliser l’EI. Un autre objectif était d’identifier les formes les plus appréciées et dépréciées d’écriture parmi huit variantes (sept formes d’EI et le masculin générique). Il apparaît que, comme attendu, les femmes ont des attitudes plus positives que les hommes envers cette écriture, quelle que soit sa forme, ce qui prédit, en retour, leur plus grande intention de l’utiliser. Certaines formes sont préférées à d’autres, mais ces préférences varient localement selon le genre des participant·e·s, ce qui ouvre des perspectives de recherche. The research showed that it is possible to improve the inclusion of all genders in the French language and minimize the androcentrism associated with the generic masculine via inclusive writing (IW). One of the aims of the study was to examine the intention to use IW in its various forms. A total of 214 participants were exposed to one of seven forms of IW, and then asked about their attitudes, perceptions of control and of norms as predictors of intention to use IW. Another objective was to identify the most appreciated and depreciated forms of writing among 8 eight variants (seven forms of IW and the generic masculine). It appears that, as expected, women have more positive attitudes than men towards IW, whatever its form, which, in turn, predicts their greater intention to use it. Some forms are preferred to others, but vary locally according to the gender of participants, opening up new avenues of research. ven., 13 déc. 2024 00:12:42 +0100 https://www.psygenresociete.org/435 https://www.psygenresociete.org/345 ven., 22 nov. 2024 17:15:39 +0100 https://www.psygenresociete.org/345 Savoirs situés contre neutralité bidon : la galère des minorités face à la psychologie des privilégié·e·s https://www.psygenresociete.org/347 Je suis un mec cis, bisexuel et racisé. Je dis tout ça parce que, comme un paquet de genTEs, je suis convaincu que la place que l’on occupe dans la société détermine en grande partie nos idées, pensées, actions et comportements. Or, la recherche en psychologie sociale est menée presque exclusivement par des groupes sociaux qui jouissent de hauts statuts et accumulent pas mal de privilèges. Sauf que même si ces chercheurSEs pensent adopter une démarche totalement neutre dans l’élaboration du savoir scientifique, iels développent en réalités des théories et des méthodologies situées, largement influencées par l’idéologie dominante. Dans ce texte, avec une perspective de personne non-blanche, je tente de questionner la manière dont des chercheurSEs non-concernéEs par des oppressions systémiques étudient des phénomènes sociaux qui sont à mille lieues de leurs expériences de vies. Le hic, c’est qu’assumer sa positionnalité expose les chercheurSEs subissant les rapports de domination à des processus subtils de silenciation, de délégitimation, ainsi qu’à des critiques régulières d’un point de vue considéré « trop subjectif ». I am a cisgender, bisexual, racialized man. I mention this because, like many, I believe that our place in society largely shapes our ideas, thoughts, actions, and behaviors. Research in Social Psychology, however, is conducted almost exclusively by social groups with high status and considerable privilege. Even though these researchers believe they are following a completely neutral approach in developing scientific knowledge, they are actually producing theories and methodologies that are situated, heavily influenced by dominant ideologies. In this text, from a non-white perspective, I question how researchers who are not directly affected by systemic oppression study social phenomena far removed from their lived experiences. The challenge is that acknowledging one’s positionality exposes researchers subject to power imbalances to subtle processes of silencing, delegitimization, and frequent criticism for having a viewpoint considered « too subjective ». ven., 29 nov. 2024 19:58:38 +0100 https://www.psygenresociete.org/347 Pour une psychanalyse située : expérience de rencontre organisée par un Planning Familial breton dans l’optique de repenser les pratiques cliniques au regard des violences systémiques https://www.psygenresociete.org/390 Cet article propose un retour d’expérience sur deux journées de rencontre ayant eu lieu en Bretagne en novembre 2023, sur un format inspiré de l’éducation populaire. La visée exploratoire de ces journées était d’une part de se décaler des modèles de rencontres académiques classiquement pratiqués dans la plupart des milieux psychanalytiques et d’autre part de mener un travail réflexif de croisement entre psychanalyse et féminisme intersectionnel, au service des pratiques cliniques. Y sont donc présentées à la fois la forme de ces rencontres et la teneur des échanges qu’elles ont rendu possible. La visée de ce témoignage est le partage d’expérience, la trace militante et l’identification entre pairs au-delà de la région parisienne, s’orientant d’une pratique psychanalytique située. This article presents two days of meetings that took place in Brittany in November 2023, in a format inspired by populare education. The exploratory aim of these days was on the one hand to shift away from the models of academic meetings classically practiced in most psychoanalytic circles and on the other hand to carry out reflective work of crossing between psychoanalysis and intersectional feminism, in the service of clinical practices. Therefore, it presents both the form of these meetings and the content of the exchanges that they made possible. The aim of this testimony is the sharing of experience, the militant trace and the identification between peers beyond the Paris region, oriented towards a situated psychoanalytic practice. mar., 10 déc. 2024 00:14:02 +0100 https://www.psygenresociete.org/390 « En thérapie » (saison 1) : Quand la thérapie (ré)conforte la masculinité hégémonique https://www.psygenresociete.org/356 Début 2021, dans un contexte de dénonciations retentissantes des violences sexistes et sexuelles, Arte diffuse sa série En Thérapie, qui prétend dépeindre la France des attentats de 2015. D’ampleur inattendue, le succès public et critique est immédiat. Pourtant, si cette série nous plonge en 2015, c’est en réalité parce qu’elle met en scène la France d’avant #metoo. On y retrouve l’ordre du monde patriarcal : en thérapie et en-dehors, les hommes, les femmes, les dominants et les subalternes, l’organisation de la binarité hiérarchisée, tout est bien à sa place, et tout va y rester. Son succès, dès lors, interroge : le psy demeurerait-il le dernier personnage à qui nous consentons collectivement à octroyer le monopole de la violence légitime ? Cet article propose de déplier les impensés de cette figuration de la thérapie, en rendant compte des représentations implicites qu’elle charrie, en termes de dominations de genre, race et classe. In early 2021, against a backdrop of resounding denunciations of sexist and sexual violence, Arte is broadcasting its series En Thérapie, which claims to depict France after the attacks of 2015. The series is an unexpected hit with the public and critics alike. However, the series plunges us into 2015 because it actually depicts France before #metoo. The patriarchal world order is there: in and outside therapy, men and women, the dominant and the subordinate, the organization of the hierarchical binarity, everything is in its place, and everything is going to stay there. Its success, then, begs the question: does the shrink remain the last person to whom we collectively agree to grant the monopoly of legitimate violence? This article sets out to unpack the unthought aspects of this figuration of therapy, by looking at the implicit representations it carries, in terms of gender, race and class dominations. dim., 01 déc. 2024 16:36:19 +0100 https://www.psygenresociete.org/356 Les injustices épistémiques à l’ère du #MeToo : la décrédibilisation des personnes survivantes au profit du statu quo https://www.psygenresociete.org/461 Malgré les avancées des dernières années propulsées par les dénonciations du mouvement #MeToo, les contrecoups se font ressentir et ne sont pas sans conséquence sur les personnes survivantes. À travers une analyse critique d’un reportage journalistique qui expose les « dérapages » du mouvement #MoiAussi, cet article examine les injustices épistémiques auxquelles les personnes survivantes de violences sexuelles peuvent être exposées. D’abord, l’article met en lumière comment l’ambivalence et le caractère émotionnel des femmes peut être utilisé pour discréditer la dénonciation, faisant état d’un cas typique d’injustice testimoniale. Ensuite, l’article relate les processus épistémiques qui sous-tendent l’intérêt des reportages médiatiques à s’intéresser aux « fausses dénonciations ». Enfin, l’article fait état des conséquences possibles de la publication de tels reportages sur les futures dénonciations et sur le bien-être des personnes survivantes. Cette réflexion critique s’inscrit dans une contribution théorique à l’analyse des violences épistémiques produites par les médias. Despite the advances of recent years propelled by the testimonies of the #MeToo movement, the aftershocks are being felt and are not without consequences for survivors. Through a critical analysis of a journalistic report that exposes the "slippages" of the #MeToo movement, this article examines the epistemic injustices to which survivors of sexual violence may be exposed. First, the article highlights how women’s ambivalence and emotional character can be used to discredit their testimonies, reporting on a typical case of testimonial injustice. Next, the article recounts the epistemic processes underlying the interest of media reporting the "false testimonies". Finally, the article discusses the possible consequences of the publication of such reports on future testimonies and on the well-being of survivors. This critical reflection takes part in a theoretical contribution to the analysis of epistemic violence produced by the media. sam., 14 déc. 2024 23:07:02 +0100 https://www.psygenresociete.org/461 Narcissisme, transidentité et DSM-5 : la production d’un discours psychiatrique pathologisant https://www.psygenresociete.org/415 Cet article montrera les liens entre théories psychanalytiques autour du narcissisme, de l’homosexualité et de la construction psychiatrique de la transidentité et du travestissement. Nous verrons comment les recherches de Freud sur l’hystérie l’ont mené à formuler le complexe d’Œdipe positif et négatif avec pour pendant le narcissisme homosexuel, de sorte à expliquer l’homosexualité par l’absence du père. Nous verrons ensuite comment Ray Blanchard a repris les postulats freudiens dans la psychologie contemporaine afin d’expliquer l’homosexualité et les transidentités par un lien paternel défaillant. La constitution par Blanchard du diagnostic d’autogynéphilie a été intégrée au DSM-5, et l’arsenal pseudo-scientifique entourant ce concept continue de structurer la théorie psychiatrique à échelle mondiale tout en ignorant les recherches scientifiques autour du genre produites par les premières personnes concernées. This paper focuses on the links between psychoanalytic theories about narcissism, homosexuality and the psychiatric construction of transgender identities and transvestism. It shows the way Freud’s research on hysteria brought him to formulate the positive and negative oedipal complexes, and their interaction with his theories on homosexual narcissism. This leads him to explain the etiology of homosexuality by the fathers’ absence. It then analyses how Ray Blanchard worked with those Freudian postulates in contemporary psychology to explain homosexuality and transgender identities by a faulty paternal relationship. The constitution of the concept of autogynephilia by Blanchard was then integrated in the DSM-5. This transphobic concept and the pseudo-scientific conceptual apparatus around it continues nowadays to structure psychiatric theory at a worldly scale, without consideration for the scientific research about gender done by transgender people. mer., 11 déc. 2024 16:36:29 +0100 https://www.psygenresociete.org/415 L’expérience du trauma : vers une phénoménologie féministe de la violence traumatique https://www.psygenresociete.org/434 Cet article vise à élaborer une phénoménologie féministe du trauma de la violence sexiste et sexuelle intégrant les continuums de violences structurelles comme source de réactions traumatiques. Dans plusieurs phénoménologies du trauma, ainsi qu’en psychotraumatologie, le retour de la violence est soi absent du spectre de réactions traumatiques, soit analysé sous le couvert d’affects comme la rage. La violence traumatique extériorisée est d’autant plus taboue lorsqu’elle est exercée par des femmes : elle reste cependant une réaction logique dans des contextes où la violence assure une médiation entre les corps et le monde qui change la perception de ce dernier à travers le filtre du trauma. Cet article entreprend donc, à partir d’une critique de la phénoménologie du trauma de Mary-Catherine McDonald (2019 ; 2023), de défendre pourquoi une phénoménologie féministe du trauma doit prendre en compte les transformations qu’opère la violence sexiste sur l’expérience vécue des femmes, transformations qui font de la violence une réaction traumatique adaptative à un monde sexiste. L’analyse ouvre finalement sur d’autres voies d’extériorisation de la violence traumatique qui peuvent nourrir des mouvements collectifs de résistance à l’oppression sexiste. The aim of this article is to develop a feminist phenomenology of the trauma of sexist and sexual violence, integrating continuums of structural violence as a source of traumatic reactions. In many phenomenologies of trauma, as well as in psychotraumatology, the return of violence is either absent from the spectrum of traumatic reactions, or analyzed under the guise of affects such as rage. Externalized traumatic violence is all the more taboo when perpetrated by women: yet it remains a logical reaction in contexts where violence mediates between bodies and the world, changing the perception of the latter through the filter of trauma. Starting from a critique of Mary-Catherine McDonald’s (2019; 2023) phenomenology of trauma, this article therefore sets out to defend why a feminist phenomenology of trauma must take into account the transformations wrought by gendered violence on women’s lived experience, transformations that make violence an adaptive traumatic reaction to a gendered world. Finally, this analysis opens the door to other ways of externalizing traumatic violence, which can nourish collective movements of resistance to sexist oppression. jeu., 12 déc. 2024 13:31:26 +0100 https://www.psygenresociete.org/434 Canguilhem queer : épistémologie historique de la pathologisation de la variété sexuelle (1849-1910) https://www.psygenresociete.org/447 L'objectif du présent article est de retracer la constitution des catégories pathologiques « homosexualité » et « inversion sexuelle » à la fin du xixe et au début du xxe à l’aune des apports du philosophe de la médecine Georges Canguilhem et des travaux de la philosophe Julie Mazaleigue-Labaste. Il s’agira notamment de décrire le contexte épistémologique du xixe et de souligner les enjeux, normatifs et politiques, qui président au développement des concepts pathologisant les sexualités non-reproductives – objets d’étude traditionnels des études queer. Enfin, nous proposerons de tracer quelques ponts entre l’analyse philosophique du normal de Canguilhem et les théories queers en suggérant de nouveaux chemins queers et naturalistes basés sur le concept de normativité de Canguilhem. The aim of this article is to trace the formation of pathological categories “homosexuality” and “sexual inversion” at the end of the 19th century and the beginning of the 20th century, through the contributions of the philosopher of medicine Georges Canguilhem and the work of philosopher Julie Mazaleigue-Labaste. It will specifically describe the epistemological context of the 19th century and highlight the normative and political stakes involved in the development of concepts that pathologize non-reproductive sexualities—traditional subjects of queer studies. Finally, we will propose to draw some connections between Canguilhem's philosophical analysis of the normal and queer theories, suggesting new queer and naturalist pathways based on Canguilhem's concept of normativity. sam., 14 déc. 2024 15:29:15 +0100 https://www.psygenresociete.org/447