2 | 2024Varia

Ce deuxième numéro apparaît dans un contexte marqué par une forte recrudescence des discours transphobes dans l’espace politique et médiatique français, reproduisant les paniques morales autrefois publiquement assumées contre l’homosexualité. Plusieurs articles de ce numéro, qui traitent précisément des enjeux intellectuels et cliniques que soulève la transidentité, font partie des initiatives précieuses engagées contre les préjugés entretenus à l’égard des personnes concernées. Différentes problématiques sont abordées, telles que : les enjeux complexes de la parentalité dans des contextes familiaux où un enfant exprime une créativité de genre ; les mouvements contretransférentiels de l’analyste face à des analysants ou des analysantes trans sur le divan ; ou encore les tensions et difficultés liées à une pratique psychologique qui milite contre la transphobie et d’autres oppressions sociales comme le racisme et la misogynie. Chaque contribution offre un positionnement qui vise à outiller les praticiennes et praticiens dans leur manière de se situer.

Les deux derniers articles traitent de thèmes distincts. Un premier présente un aperçu des discussions et des pratiques propres à la communauté autiste et de leur émancipation du discours psychiatrique à travers la question des comportements d’autostimulation répétitifs. Il invite à questionner les normes sociales, scientifiques et médicales qui déterminent les critères de diagnostic et les modalités d’accompagnement de l’autisme. Le deuxième article est une traduction qui porte sur le masculinisme à l'œuvre dans la culture de la recherche expérimentale en psychologie sociale. En s’appuyant notamment sur des témoignages oraux de femmes ayant évolué au sein d’un laboratoire historique de la discipline, l’article montre comment le harcèlement sexuel a pu à la fois se constituer comme objet d’étude, technique de recherche et stratégie de pouvoir en psychologie sociale.

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